Dans une société de surconsommation, on perd parfois le fil d’où se retrouvent nos achats après notre usage. Plus souvent qu’autrement, on retrouve nos produits aux poubelles. Quand quelque chose ne fonctionne pas ou ne fait pas notre affaire, il est dans notre nature de jeter plutôt que de réparer. Par contre, tous ces déchets ne se volatilisent pas, on les retrouve dans les océans ou dans les sites d’enfouissement, ce qui affecte la faune et la flore.
On associe souvent la crise climatique à la production exagérée de plastique et au fait que ce matériel prend énormément de temps à se dégrader dans notre environnement. On oublie parfois qu’il y a plusieurs autres domaines d’activités qui ont des effets néfastes sur nos écosystèmes, comme le textile. L’industrie de la mode est le deuxième secteur le plus polluant au monde. En sachant que la majorité de nos vêtements finissent dans des sites d’enfouissement, il serait peut-être temps de repenser notre mode de consommation du textile.
Les 3 RV, comment les appliquer ?
Tout d’abord la réduction à la source, cette action permet d’utiliser moins de ressources et donc de produire moins de déchets. Dans le cadre des vêtements on pense simplement à ne pas avoir dix pairs de jeans alors que réellement on n’en a besoin que de trois. Cette réduction influence sur la demande de vêtements et donc sur l’offre elle-même. SI le besoin est moins grand, la production sera moins grande et les déchets à la baisse.
Ensuite, la réutilisation par les friperies et les plateformes en ligne. Actuellement, nous pouvons faire notre part ! En donnant nos vêtements dans une friperie ou à des organismes pour les plus démunis, nous permettons à plusieurs morceaux d’avoir une deuxième vie. Il y a plusieurs avantages à donner et à acheter en friperie, comme les petits prix, les impacts sur l’environnement, le financement des organismes communautaires, les trouvailles, et bien plus… Il est important de mettre un frein à la surconsommation de textiles et les friperies sont un bon moyen pour le faire. L’option de donner ses vêtements ou de les vendre pour qu’ils puissent avoir une deuxième vie est maintenant de plus en plus populaire. En effet, le pourcentage de consommateurs qui achètent des vêtements de seconde main est passé de 57 % en 2013 à 72 % en 2018. On estime que ce pourcentage va continuer à augmenter au fil des ans. Depuis quelques temps les friperies se retrouvent aussi en ligne. Il est donc simple et facile d’y faire des achats. Il n’y a donc pas de bonne raison pour ne pas y magasiner ses vêtements. Vous en trouverez un peu partout, quelques-unes un peu plus connues, mais plusieurs sont très communautaires et parfois bien cachées. Cherchez et vous pourriez même tomber sur de petits trésors. Finalement le recyclage permet d’utiliser une matière récupérée plutôt qu’une matière première pour produire un nouvel objet. Tandis que la valorisation mise sur l’importance de ne pas jeter ses vêtements à la poubelle, mais de les envoyer à quelque part d’autre où ils pourront être utiles.
D’autres plateformes en ligne comme Vinted, ont aussi vu le jour dans les dernières années. Ce type de programme s’adresse à une génération plus jeune, habituée à cette forme de magasinage en ligne. La mode de seconde main est une option viable et durable dans le temps, qui permet plusieurs avantages intéressants. Que ce soit des friperies «underground», des sites d’échanges de vêtements, comme le marketplace de Facebook, ou seulement votre centre communautaire du coin, les possibilités sont nombreuses. Il y plusieurs options qui s’offrent à vous, maintenant il faut seulement trouver celle qui vous convient. Plusieurs autres options s’offrent à vous, dont l’échange de vêtements entre amis ou dans la famille. C’est une façon simple de réutiliser les articles sans avoir à faire de grosses démarches.
Un manque au Québec
Présentement il y a un manque au Québec en ce qui concerne les vêtements sales ou usés, ceux-ci ne sont pas facilement réutilisés. Avant d’être récupéré et recyclé, le textile doit passer par quelques étapes. Il faut le collecter, par contre les ressources ne sont pas similaires de ville en ville ou de région en région. Il n’y a pas la même offre de service de récupération partout au Québec, cela pose donc un problème, qui est réglé bien souvent par l’envoi des vêtements aux ordures. Il y a aussi plusieurs défis reliés à la séparation et au tri des textiles. Ce tri n’est pas fait en fonction du type de fibre, mais bien en vue du réemploi du vêtement. C’est donc une sélection très réductrice et qui laisse de nombreux textile sur le côté.
Le gaspillage vestimentaire est un enjeu important et nous devons trouver des solutions pour rendre la mode durable plus accessible à tous. L’économie circulaire permet à plusieurs vêtements d’être recyclés ou réutilisés afin de modérer notre gaspillage. Plusieurs groupes partout dans le du monde, mettent sur pied des actions concrètes pour diminuer les déchets vestimentaires. Au Québec des organisations se réunissent depuis environ un an autour du projet Mise en valeurs des textiles résiduels dans une approche d’économie circulaire (MUTREC), la démarche a été mise en œuvre par l’organisme sans but lucratif Ethik BGC voué à la mode éthique. Ce regroupement se penchera donc sur la consommation vestimentaire au Québec et comment faire pour la réduire ou du moins mieux la gérer.
Finalement, avec la fermeture des entreprise comme Leigh FIbers en 2010 et celle du Centre des textiles techniques – Chaudière-Appalaches, en 2016, les possibilité de valorisation du textile post-consommation demeurent limitées au Québec. Dans un rapport publié en 2020 par le collectif MUTREC, c’est près de 50% de vos vêtements usagés qui sont envoyés à l’enfouissement… Dans les prochains temps, le Québec devra s’inspirer de pays qui ont trouvé une solution plus pertinente à ce problème. Prenons en exemple nos cousins français, qui impose une taxe en fonction des quantités de vêtements mises en marché. Plusieurs chiffres montrent la réussite de ce projet. En effet c’est 156 000 tonnes de textiles collectés et triés en 2020, dont 99,6% sont valorisés ; 56,5% en friperie, 33,3% en d’autres produits et 9,8% en valorisation énergétique. C’est donc plusieurs stratégies et investissements qui ont dû être mis en place, mais somme toute qui ont fonctionné à merveille.
Un bel exemple à suivre au Québec pour les prochaines années !
Source :
Cision, Lancement de Vinted au Canada (2021). Repéré à : https://www.newswire.ca/fr/news-releases/lancement-de-vinted-au-canada-la-plus-grande-plateforme-en-ligne-europeenne-dediee-a-la-mode-de-seconde-main-entre-particuliers-arrive-au-canada-et-met-la-mode-d-occasion-a-portee-de-main-852955077.html
Sources :
Cision, Recyclage du textile : un bilan à en déchirer sa chemise (2021). Repéré à : https://www.lesaffaires.com/blogues/claude-maheux-picard/recyclage-textile–un-bilan-a-en-dechirer-sa-chemise/627067
Eclosio, L’économie circulaire et l’industrie de la mode (2017). Repéré à : https://www.eclosio.ong/publication/leconomie-circulaire-et-lindustrie-de-la-mode/
Novae, Mini-cycle ou l’économie circulaire du vêtement (2021). Repéré à : https://novae.ca/mini-cycle-ou-leconomie-circulaire-du-vetement/
Le Devoir, L’industrie du textile à la mode de l’économie circulaire (2018). Repéré à : https://www.ledevoir.com/economie/520863/l-industrie-textile-a-la-mode-de-l-economie-circulaire
Lombard Odier, Repenser les textiles pour une économie circulaire(2021). Repéré à : https://www.lombardodier.com/fr/contents/corporate-news/responsible-capital/2021/june/the-clic-chronicles-rethinking-f.html
Les Affaires, Recyclage du textile : un bilan à en déchirer sa chemise (2021). Repéré à : https://www.lesaffaires.com/blogues/claude-maheux-picard/recyclage-textile–un-bilan-a-en-dechirer-sa-chemise/627067
Radio-Canada, La mode, deuxième secteur le plus polluant du monde (2019). Repéré à https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/tout-un-matin/segments/chronique/139374/mode-pollution-environnement-textile
Recyc-Québec, Les 3RV sous la loupe. Repéré à : https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/citoyens/mieux-consommer/zone-jeunesse/3rv#les-3rv-cest-quoi
Recyc-Québec, Produits de textiles et d’habillement (2018). Repéré à : https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/Fiche-info-textile.pdf
Ville en vert, Plein feu sur le deuxième secteur industriel le plus polluant au monde : la mode (2021). Repéré à : https://villeenvert.ca/pollution-industrie-de-la-mode/
YWCA, Pourquoi fréquenter les friperies ?. Repéré à : https://www.ywcaquebec.qc.ca/pourquoi-frequenter-les-friperies/